Calcédoine

CALCEDOINE

ORIGINES

Les origines de la calcédoine sont discutées. Pour certains, son nom viendrait de « Khalkedon », une localité turque d’où étaient extraites les calcédoines. Pour d’autres, il serait en réalité un dérivé de Carthage, « Karchêdon », imposant port de commerce phénicien d’où transitait la calcédoine dans l’Antiquité.

Le terme calcédoine au sens large désigne toutes les variétés de quartz microcristallins et cryptocristallins.
D’un blanc laiteux, chacune des sous-espèces se distingue cependant par des inclusions d’éléments de diverses couleurs comme la calcédoine striée appelée l’agate, l’onyx noir à rayures blanches, la calcédoine rouge dite cornaline, la sardoine qui est brune, la calcédoine verte dite chrysoprase et le jaspe qui est rouge.

Dans un sens plus restreint, en joaillerie notamment, le terme calcédoine qualifie des pierres translucides monochromes, blanches, grises ou bleutées.
La calcédoine commune peut également être nommée chalcédoine, chalcédonite ou merlinite.

Constatée depuis la plus haute Antiquité, la porosité de la calcédoine a été mise à profit pour la teindre et en intensifier la couleur.
Il s’agit d’un procédé aujourd’hui ancré par ceux qui la manipulent. À l’époque romaine déjà, elle était trempée sept jours et sept nuits dans une solution de miel puis traitée à l’acide pour l’assombrir.

UNE PIERRE CONNUE DE TOUS LES TEMPS

La calcédoine est connue des hommes depuis l’Antiquité. Dans sa monumentale encyclopédie Histoire Naturelle publiée vers l’an 77, Pline l’Ancien disait que « le premier romain qui, après Démostrate, porta une sardoine – variété de calcédoine – était Africanus l’Ancien, et depuis son époque, on attribue une grande valeur à cette pierre à Rome. »

Les Romains l’utilisaient pour créer des amulettes, des sceaux mais aussi des bijoux comme des camées taillés en relief ou des intailles gravées en creux, des bagues ou des colliers.
En Égypte, elle était utilisée comme amulette posée à la place du cœur des momies pour assurer leur protection.
En Assyrie et à Babylone, on en faisait des sceaux-cylindres pour communiquer, répertorier ou y imprimer des motifs.
La calcédoine a joué un grand rôle dans l’histoire de nombreuses civilisations et de leurs religions.

Souvent évoquée dans la Bible, le pouvoir divin de cette pierre remonterait à sa création par Dieu, sur le mont Sinaï qui est la montagne de Dieu. La calcédoine et d’autres de ses variétés comme la sardoine ou la chrysoprase font notamment partie des douze pierres symboliques incrustées dans l’armure d’Aaron.

Elle résidait aussi au cœur de cultes de nombreux peuples. Pour les grecs, elle était pierre de la Terre dite Gaïa. Pour les Celtes, elle était pierre de Clota, la déesse des cours d’eau. Chez les Indiens Lakota, elle était la pierre de la déesse de la paix appelée Whope.
Cette pierre à l’histoire riche a traversé les époques sans perdre de sa superbe du Moyen-âge à la Renaissance et jusqu’à aujourd’hui où elle connait un vif succès auprès des joailliers, des tailleurs, des collectionneurs ou dans l’artisanat.

GISEMENTS

De formation post volcanique, elle apparaît dans les sources chaudes, les croûtes d’altération et les zones sédimentaires. Elle est abondante dans les roches d’origine volcanique comme le basalte ou les rhyolites et dans des zones d’oxydation de minerais.

Comme l’agate, les principaux sites se trouvent principalement au Brésil à Rio Grande de Sul, et les gisements classiques sont en Allemagne, en Inde, dans l’Orégon, au Mexique, en Inde, en Afrique de l’Est, au Sri Lanka, en Algérie ou en Haïti. En France, on peut citer les magnifiques agates de Chatel-Perron, la mine de La Redonde en Haute-Loire, ou au Ruguel, à Huelgoat dans le Finistère.