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LE BUREAU DE POSTE DE LA VILLE D’ETAMPES – 91 – UNE PORTE VERS LE FUTUR
En 1993, Wilfrid Deydier se voit confier la réalisation de la poste de la ville d’Étampes en Île-de-France. Située sur la place de l’hôtel de ville inscrit comme monument historique, l’architecte d’intérieur va imaginer un projet futuriste et ergonomique répondant dans un même temps aux exigences historiques des lieux.
Ergonomie et sécurité bancaire
C’est au début des années 90 que la Poste connait une véritable révolution dans l’automatisation des différents services qu’elle offre. Pour la rénovation et la modernisation de son agence, la filiale fait alors appel à Deydier pour ses conceptions avant-gardistes et architecturalement toujours pensées en termes d’efficacité pour le personnel et les clients.
En effet, cette agence propose un panel de services très variés, allant entre autres des envois de courriers, de colis ou de recommandés aux différentes opérations bancaires qui demandent une organisation minutieuse pour un maximum de sécurité. L’architecte d’intérieur envisagera alors l’espace de manière à ce que le flux des personnes soit fluide et équilibré afin d’éviter toute file d’attente ou attroupement. Il mettra également en place les conditions spatiales nécessaires aux opérations de retrait d’argent.
Concernant le personnel, leurs bureaux ergonomiques pour un maximum d’efficacité et de confort sont pourvus à la fois d’ordinateurs, de balances pour la pesée des envois mais également de casiers adaptés aux différents formats de formulaires. Un réel bénéfice de rapidité et d’efficacité puisque depuis sa table, l’agent peut effectuer des opérations nombreuses et hétérogènes. Le client aussi gagne en temps et en autonomie grâce à l’espace automatisé qui est doté des premiers affranchisseurs et distributeurs de timbres et de monnaie.
Un projet futuriste
Si la façade externe rouge brique a été réalisée pour s’adapter à la place de l’Hôtel de ville en répondant aux exigences des Bâtiments de France, l’intérieur du projet dessine l’identité visuelle de la Poste avec une touche futuriste.
Souvent visionnaire dans ses conceptions, Deydier aime à les façonner de manière à ce qu’elles traversent les époques tout en sortant de l’ordinaire. C’est ainsi que les portes grisées menant aux salons des 3 conseillers financiers de l’agence rappellent l’univers des vaisseaux spatiaux dans les films de science-fiction. De même pour la structure métallique bleue du sas d’entrée ou bien les grandes façades décoratives – dont le jaune emblématique de la Poste a été adouci- qui sont traversées de bandeaux ajourés de cercles lumineux.
Si les couleurs bleues et jaunes du logo de la société sont omniprésentes, on note des touches de rouille en écho subtil à la façade du bâtiment. Les sols jouent de leurs côté des effets de miroir, carrelage blanc parsemé de carrés noirs ou carrelage gris fumé agrémenté de carrés blancs. Des teintes que l’on retrouve également sur le faux-plafond graphique en taule perforée traitée acoustiquement pour éviter la réverbération du son.
Pour finir, on discerne, en découvrant cette rénovation, une des caractéristiques du designer, que ce soit dans ses réalisations architecturales ou joaillières : le raffinement et le souci du détail. Les rivets apposés sur les plaques en aluminium argentées ou sur les inscriptions de destinations des boîtes aux lettres les habillent instantanément de l’étoffe du sur-mesure.
La mise en scène lumineuse rappelle elle aussi le travail d’orfèvre avec les néons verticaux aux reflets de turquoise ou bien les trios d’éclairage en forme de pépites qui scintillent tels des saphirs et des rubis.
