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CLASSICISME

Rénovation à Vincennes : entre tradition et modernité

Au cœur de Vincennes, dans un ancien hôtel particulier du XVIIIème siècle, un couple d’amateurs d’art confie la rénovation de son appartement à Wilfrid Deydier. Son souhait, préserver et mettre en valeur le charme haussmannien de son appartement dans une configuration contemporaine et actualisée. Un mariage que l’architecte d’intérieur réalise avec brio et originalité. Rencontre.

Avant de découvrir l’appartement, on pénètre le hall de l’immeuble qui nous plonge immédiatement dans les beautés des Histoires des arts. Pour nous accueillir, une grande torchère sculptée à l’effigie d’une déesse gréco-romaine illumine les moulures et les corniches murales. Au sol, le tapis classique posé sur les marches en marbre apporte rondeur et élégance à notre montée.
C’est dans ce même esprit que l’appartement sera pensé afin qu’il s’inscrive et s’unisse, de manière personnalisée, à l’univers historique et artistique du hall de son immeuble

Un couloir de style classique et graphique revisité

La longue entrée de l’appartement, architecturale et jouant des perspectives, revêt l’allure d’une galerie d’art offrant une navigation visuelle sur ces différents cadres disposés en harmonie les uns par rapport aux autres. Ils font partie de la collection personnelle des propriétaires qui sont de grands chineurs, et qui désiraient mettre en valeur leurs acquisitions.

L’idée de l’architecte d’intérieur a été de créer une disposition qui s’unisse aux cimaises, typiquement d’esprit haussmannien, qui s’inscrivent en soubassement du mur de l’entrée.
A chaque cimaise correspond au-dessus sa bande de couleur bleu lavande sur laquelle est disposé un cadre, offrant ainsi une régularité et un aspect graphique au volume général. Si l’ensemble est construit de lignes parallèles et équilibrées alternant bandes blanches et bleutées, il révèle aussi le métissage des styles si particuliers aux réalisations de Wilfrid Dydier. Les cadres sont en effet de tailles et d’origines différents, jouant des formes géométriques, mêlant des carrés, des rectangles, les styles exotiques avec le miroir à facette ou celui de forme ovale au centre.

Une fois que l’on a admiré la mise en scène des murs du couloir, notre regard est attiré, en levant la tête, par le plafond et ses corniches à volutes rétroéclairées qui rappellent l’esprit de ce projet à l’élégance du 18ème siècle revisitée. On remarque également, posée au-dessus de la porte colorée d’un élégant bleu ardoise, une lucarne dans laquelle se projette la rosace du plafond. Esthétique, ce miroir a aussi la fonction de souligner le détail, celui-là même que Wilfrid Deydier met en lumière dans ses projets pour leur offrir une dimension particulière et individualisée où chaque objet a été pensé et imaginé pour apporter raffinement et beauté.

La passion de la collection

En se laissant guider par les galeries du couloir, nous arrivons au salon. Parquet en point de Hongrie, moulure…tout y est, mais sublimé !
On y découvre une pièce qui dégage un esprit haute couture, avec le mélange subtil et dans un même temps audacieux du rose peint aux murs et du magnifique canapé d’un cuir rouge brillant.
Plus qu’une simple superposition- voire provocation de couleurs, Wilfrid Deydier organise l’espace dans une atmosphère lumineuse et teintée particulière, travaillant les dégradés et le camaïeu de rouge avec l’œil d’un peintre. Même jeu des contrastes qui s’opposent et qui s’attirent avec le mélange des tableaux historiques et cette grande toile baroque dont les personnages mythologiques s’enluminent du même rouge glamour que le canapé.

Une mise en scène picturale où les cadres et les luminaires se parent de véritables feuilles d’or et dont même les interrupteurs rétro et rotatifs ont été pensés pour raconter l’histoire et la faire vivre avec élégance dans notre actualité.

Cette pièce à vivre regorge d’anecdotes visuelles qui retracent simultanément les épisodes des courants artistiques et celles des propriétaires des lieux. De leurs multiples visites dans les plus belles brocantes, ils ont ramenés ces portraits de femmes, ces objets vintages et d’époques, les porcelaines, les théières, les services de cristal qu’ils désiraient exposer comme aiment le faire les collectionneurs passionnés, à l’image d’un Sacha Guitry qui se décrivait lui-même comme « collectionneur-vitrine ».
Un travail de mémoire qui prend ses notes de noblesse dans ce majestueux miroir vénitien où scintillent les flammes rougeoyantes des bougies de la paire de chandeliers aux perroquets.

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